Huit mois durant, le Politoscope a opéré en 2024 une immersion dans
les profondeurs de X(Tweeter), qui s’est imposé ces dernières années
comme la principale arène du combat politique, avec comme objectif de
monitorer le débat public qui y a lieu pour en évaluer la qualité et la
pertinence, lesquelles sont le plus souvent mises à mal par les injures, les
incitations à la violence, à la haine tribale et autres invectives, le tout
regroupé dans le concept cyberviolence.
Pour son deuxième numéro de l’année 2025, le Politoscope a jugé
opportun de jeter un regard en arrière, non pas sur ce qu’il a accompli,
mais sur les circonstances ayant concouru à sa genèse ; circonstances
marquées principalement par le dernier processus électoral.
En effet, la campagne électorale qui s’est déroulée du 19 novembre au
18 décembre 2023, bien qu’ayant débuté dans un climat relativement
apaisé, s’est clôturée dans un environnement de violences physiques et
verbales. Deux candidats ont été tués dans les provinces du Nord et du
sud Kivu et 19 citoyens ont trouvé la mort, sans compter les nombreux
cas de blessés plus ou moins graves.
Par ailleurs, ladite campagne a été marquée par l’exacerbation des
violences verbales et une polarisation ethnique des discours. Le houleux
débat sur la congolité qui déjà divisait la classe politique durant les deux
dernières années, a été portés par les candidats de premier plan à
l’élection présidentielle ; ce qui a donné lieu à des discours violents de
stigmatisation ethnique et de xénophobie, a entretenu un climat
délétère tout au long de la campagne et a fracturé un peu plus la
cohésion nationale.
Cette violence des acteurs politiques a trouvé dans les réseaux sociaux
un terreau favorable d’expansion où se développent insultes, agression
verbale, intolérance politique et extrémisme des discours.
Il sera donc question de nous replonger dans le contexte électoral,
qui a occasionné le pic de la quasi-totalité des formes de cyber
violence en vue d’illustrer, de manière rétrospective, la mécanique
de la cyber violence et de sensibiliser sur l’urgence de la réponse à
y apporter