JOUR 1 : 90 participants ont pris part aux travaux du 1er jour

Thème des Journées : « La multiplicité des processus de paix face aux
déterminants d’une paix durable en RDC»

Jour 1-Panel 1 : Processus de paix et défis locaux
Le M23 a resurgi en 2021 en s’emparant de Bunagana et de plusieurs autres localités et
cités du Nord-Kivu. Cependant, c’est seulement avec la prise de Goma, le 26 janvier 2025, que
l’Etat congolais semble s’être réveillé de son sommeil. Depuis lors, l’on assiste à de multiples
initiatives pour tenter de ramener la paix en RDC (Addis Abeba, Nairobi, Luanda, Doha,
Washington, Lomé…). Cependant, l’opinion congolaise s’interroge sur le sens de cet
« embouteillage » d’initiatives et leur chance de ramener une paix durable en RDC.
Les journées sociales de 2025 voudraient, grâce aux analyses, participer à cet effort du
retour de la paix en réfléchissant et en proposant aux différentes missions de facilitation et de
médiation les problèmes qui nécessitent d’être résolus pour promouvoir une paix durable en
RDC.
Pour ce jour d’inauguration, c’est à 9h40 que les travaux ont démarré. Après la prière
d’ouverture facilitée par le modérateur général des Journées, le père Rigobert Minani
(responsable de l’animation sociopolitique du CEPAS), le représentant du Recteur de l’ULC
(Professeur Cyprien BWANGILA), le représentant du Directeur du Think Tank EBUTELI (M.
Trésor KIBANGULA), le Président du Conseil d’administration du CADICEC (Honorable
Didier Mumengi) et le Directeur du CEPAS (Père Alain NZADI) ont tour à tour prononcé leurs
mots de circonstance, mots suivis de la traditionnelle photo officielle des Journées et du partage
fraternel d’un cocktail offert par l’hôte de l’événement.
Après quelques échanges avec la presse, le panel du jour, consacré au processus de paix
en rapport avec les défis locaux, a connu la participation de trois experts, à savoir : Honorable
Juvenal Munobo, Maître Nickson Kambale et Père Rigobert Minani ; sous la modération du
politologue Christian Moleka.
Prenant la parole le premier, l’honarable Juvenal s’est penché sur la gouvernance
démocratique en RDC comme socle d’une paix durable. De son point de vue, six facteurs
peuvent concourir à une paix durable et renforcer la gouvernance démocratique en RDC : (1)
diversification de l’économie en développant les secteurs non miniers (agriculture, services,
etc.) ; (2) meilleure répartition du budget national pour passer d’un budget « pro-institution »
à un budget « pro-social » ; (3) volonté politique pour la concrétisation des réformes dans le
domaine sécuritaire ; (4) réconciliation nationale ; (5) matérialisation de la décentralisation
comme l’exige la Constitution (notamment la problématique de la retenue à la source de 40%
des recettes provinciales) ; (6) consultation du Parlement dans la signature de certains accords
internationaux, comme l’exige la Constitution.
Prenant la parole ensuite, Maître Nickson Kambale est revenu sur le rôle de l’armée
dans la construction d’une paix durable, dans un contexte où prolifèrent de nombreux groupes
armés, dont certains partagent même le monopole de puissance avec l’Etat. Face à cet état des
choses, le panéliste s’est interrogé à juste titre sur les conséquences à long terme d’une telle

collusion entre l’armée officielle et certains groupes armés. Pour rappel, les maux actuels dont
souffre l’armée congolaise, d’après le panéliste, tirent leur origine dans les phénomènes de
« brassage » et de « mixage » issus des précédentes guerres. Doit-on continuer dans ce
désordre, marqué par le manque de professionalisme de l’armée, ou bien doit-non carrément
opter pour une solution radicale en dissolvant l’armée actuelle pour en créer une autre qui serait
beaucoup plus professionnelle ? Le panéliste a penché pour la dernière solution !
Le dernier intervenant du jour, Rigobert Minani, a entretenu l’assistance sur l’état des
lieux des processus de paix en cours. A l’en croire, l’on assiste à une sorte d’embouteillage,
sans issue claire, de processus de paix, depuis la prise de Goma par l’AFC/M23/Armée
rwandaise. En effet, qu’il s’agisse d’Addis Abeba, de Nairobi, de Luanda, de Doha, de
Washington ou de Lomé, les différents processus de paix semblent patiner ou avancer à pas
très lents, pendant que le pays continue de compter les morts et que les positions de l’AFC/M23
ne sont pas inquiétées depuis plusieurs semaines/mois ; elles semblent même se consolider !
Au regard de la léthargie du Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour sonner le
glas de l’instabilité et de l’insécurité, et devant la lenteur de traitement des processus en cours,
il est urgent que l’opinion nationale s’approprie la construction d’une paix durable en RDC, a
conclu Rigobert Minani.
Après le débat qui a suivi les interventions des panélistes du jour, quatre groupes de
travail ont été constitués pour approfondir les discussions sur trois sujets importants : (a)
gouvernance démocratique comme socle de la paix ; (b) rôle de l’armée : comment reconstruire
une armée républicaine ?; (c) état des lieux des processus de paix en cours.
La journée s’est clôturée par la mise en commun des échanges des groupes et par la
reconstitution des forces physiques autour d’un repas fraternel offert par l’hôte des Journées.

Alain NZADI-a-NZADI, sj,
Directeur du CEPAS et Rédacteur en Chef de Congo-Afrique

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